Voici le témoignage de "Alice", sur plaisirs SM, qui nous confie comment elle est devenue "Liane" douce et tendre !, pleine de poésie...
....... Je suis sur un chemin qui me dépasse aujourd'hui, qui prend racine loin, mais plus précisément une après-midi de janvier il y a six ans dans la
librairie Les Mots à la Bouche dans laquelle je tourne, discrètement fardée et bijoutée. Un homme entre, regard froid, fines lunettes dorées. Je retourne aux livres que je feuillette, me déplace
dans la librairie, descends l'escalier en colimaçon noir pour rejoindre le sous-sol qui est comme une cave. Un déplacement d'air, il me semble que l'homme. Mais non, ce n'est pas! Je traîne dans
les livres. A un moment, l'homme me bouscule, me pousse une main à travers son manteau. Je me retourne, hésite. Je tends la main enfin vers son sexe, le touche à travers le fin tissu noir du
pantalon. Nos yeux se touchent, mes yeux résistent à ses yeux froids et bleus. Il s'écarte, remonte; je traîne un rien, sors à mon tour. Il est devant la vitrine, je touche une de ses épaules
avant de m'éloigner. Le lendemain, même endroit, même heure : nous nous retrouvons.
....je le sucerai dans l'ombre d'un porche, le bruit des passants non loin. Il me semblera l'avoir fait toujours, tant aucun des gestes accomplis alors ne me pésera. A la fin, quand il se sera
échappé juste avant de jaillir, sa main à ma joue, le sourire de ses yeux soudain réchauffés ne m'apparaîtront en rien incongrus. Plus tard, je reprendrai contact avec un autre fréquenté par
courriers et portable et j'irai chez lui, plein août, près du château de V, en lisière du bois. Ce sera le début de ce que je suis aujourd'hui.
UNE RENCONTRE :
Je suis à toi si c'est possible. Est-ce possible ? Je ne te remercierai jamais assez de m'exhiber sur ton beau site suggestif.(Merci ma petite chérie de ce
témoignage !)
Je te donne ici une suite à mon premier récit :
Château de V août deux mil quatre. Poussières et sable blancs. Il fait si chaud quand j'émerge de la station de métro où R m'attend selon ses dires. Quelques
personnes, un homme, barbiche pointue, larges lunettes bleutées masquant un bout de sa figure. Il s'approche. "Liane ?", il souffle. J'acquiesce, nous marchons dans les rues clairsemées. Une
ruelle à l'écart, il m'indique ce qu'il attend de moi. "Cela fait longtemps toi et moi", il précise, puisque je lui ai adressé des photos il y a des années. Je draguais alors sur des sites
téléphoniques et sa voix chaude m'avait fait penser aussitôt à celle de Roger Hanin. J'avais rêvé sur telle improbable rencontre. R n'était pas Roger Hanin et, néanmoins, il me rappelait une
autre acteur, second rôle également, moins connu et cependant. Là, dans cette rue à l'écart, je pose une main, à travers le jean, sur son sexe. Un groupe d'adolescents à vélo plus loin, sous un
arbre, l'un appuyé à l'arbre. A-t-il surpris mon geste ?
La maison est dans la pénombre. Il me prévient que c'est une maison prêtée. Dans les pièces le long du colimaçon (de nouveau un colimaçon) que nous grimpons, des
objets d'art, des terres cuites. Cossu l'endroit. La pièce atteinte, une chambre avec un grand lit de cuivre sous un couvre-lit rouge à franges, le mur du fond recouvert de glaces. Il m'enlace,
j'ôte mes vêtements, guêpière de soie rose. Je voudrais me farder, il me baise la bouche. Je réponds, il m'attrape les fesses, les pelote. "Tu as de bonnes grosses fesses, j'aime!", il me fourre
sa langue, regard délunetté pointu. "Déshabille-moi", il dit. Je le déshabille. L'ombre est tigrée de lumière, un bruit étouffé monte de la rue soufflée de blanc. Son sexe : un petit oeuf bleu,
un abricot entre mes doigts. Il veut que je le suce, je demande un préservatif. Il dit que non, que c'est ainsi et pas autrement. Je refuse, il regrette. Il me jette sur le lit, m'ouvre le cul, y
plonge quelques doigts. Renonce.
"Montre-moi ton cul au moins", il supplie presque.
Agenouillée face aux glaces, lui allongé sur le grand lit rouge, j'ouvre mes fesses au maximum, je bouge comme il indique, je fais comme il dit. Un quart d'heure,
plus ? Prend-il son pied ? Je n'en sais rien. Au bout du quart d'heure, il me dit de me relever. M'embrasse avec fougue de nouveau. Me tripote. C'est fini. Il me raccompagne par le garage,
m'enlace encore, m'embrasse longtemps. Je sors, enveloppée de ciel brûlant et blanc.
J'ai oublié d'ôter le masque de poudre que j'avais au moment de le rejoindre. Dans le bus qui me ramène à Saint Lazare, une femme à voix haute vilipendera "les gens
comme ça" me fixant à travers l'espace. Assez pour gêner son mari face à elle qui cherchera bientôt à l'apaiser. Elle poursuivra, coups d'oeil comme des épingles, jusqu'à sa descente. J'aurai
l'impression de mourir dans le train me raménera chez moi. J'irai même aux urgences, une fois démaquillée. Rassurée, j'appelerai R afin qu'on se revoie vite. On se reverra deux fois avant que son
épouse, par inadvertance, intercepte l'un de mes appels. Le sommant, lui, alors de choisir.
Quant à moi, ce sera là la deuxième station de mon chemin.
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